Noblesse Européenne - European Nobility » Joseph Maximilien Guislain de Bethune Hesdigneul (1705-1789)

Données personnelles Joseph Maximilien Guislain de Bethune Hesdigneul 


Famille de Joseph Maximilien Guislain de Bethune Hesdigneul

(1) Il est marié avec Jeanne Louise le Vasseur de Guernonval.

Ils se sont mariés le 22 septembre 1745 à Hesdigneul, il avait 40 ans.


Enfant(s):



(2) Il est marié avec Madeleine de Faÿ d'Athies.

Ils se sont mariés le 29 mars 1748 à château de Neuville-Bosmont, il avait 42 ans.


Enfant(s):



Notes par Joseph Maximilien Guislain de Bethune Hesdigneul

Le 24 juillet 1778, le marquis de Béthune Hesdigneul, qui voulait monter dans les carrosses du Roi, adressait à Monsieur Chérin 1* une lettre assez singulière 2*. C'est qu'il avait remis au probe et consciencieux généalogiste des ordres du Roi un dossier qui tendait à prouver l'ancienneté et l'illustration de sa famille, prétendant à pas moins que d'être issu de l'ancienne maison de Béthune. Chérin examina les titres, et la lettre que lui adressa ensuite le marquis d'Hesdigneul montre que l'avis du généalogiste répondait si peu à ses espérances que le pauvre homme en avait perdu le sommeil. Le dossier du marquis comprenait en effet un nombre invraisemblable d'actes fabriqués, grattés, truqués, interpolés. Les commentaires de Chérin sur les prétendues preuves qui lui sont fournies sont éloquents et il n'est pas un acte où il ne s'exclame: Cet acte est d'une fausseté évidente, Cet acte n'est pas moins faux que le précédent, Cet acte est d'une fausseté palpable ou encore, pour le contrat de mariage d'un prétendu Jean Desplancques avec Simone d'Hesdigneul, en 1388, ce morceau qui révèle la méthode du faussaire: Cet acte ne mérite pas plus de confiance que ceux qui précèdent, le style et le caractère de l'écriture lui sont également contraires. Des trois sceaux qui y sont apposés, deux sont sains et entiers, un seul est aux armes de Béthune pleines, mais il est aisé de se convaincre que ce sceau a été détaché d'un bon acte pour l'adapter à celui-ci. On a coupé ce sceau horizontalement avec une lame chaude et très mince; entre ces deux morceaux ainsi séparés on a passé les deux lemnisques de parchemin après les avoir attachés à l'acte faux; on a rapproché les deux parties horizontales du sceau en faisant chauffer la cire; et cette cire, en refroidissant a resserré les deux lemnisques sans offenser la surface du sceau qu'on a mis au bas de l'acte supposé, on voit encore les traces de cette opération'. On arrête ici la litanie. Que s'était-il donc passé?

La famille, que l'on connaissait alors sous le nom de Béthune Hesdigneul, n'avait pas toujours porté cet illustre nom. On les connaissait naguère sous le nom de Desplancques ou des Plancques, illustré depuis quelques générations par des alliances très flatteuses, jouissant sans doute d'une fortune suffisante pour faire figure dans le monde, ainsi que d'un titre de marquis qui ne semble avoir été que de courtoisie.

En réalité, la famille des Plancques était un des nombreux clients ou victimes d'un des plus célèbres faussaires de la généalogie, Jean de Launay. Simple poursuivant d'armes aux Pays-Bas, sans jamais atteindre, sans doute à cause de sa conduite suspecte, le grade de héraut, il se fabriqua des titres qui n'existaient que dans son imagination. S'il s'en était tenu là, ce ne serait pas encore trop grave, mais, contre monnaie sonnante et trébuchante bien entendu, il délivra à d'autres des diplômes de complaisance. Condamné à mort une première fois, il parvint à se soustraire à la justice et se réfugia en Hollande. Lorsque Tournai tomba sous l'obédience française, il parvint, par son aplomb sidérant, à se faire nommer héraut d'armes du pays conquis par la France. Mal lui en prit; de nouvelles malversations, et notamment la contrefaçon de la signature du roi, le firent appréhender et enfin, le parlement de Tournai condamna le faussaire à la peine capitale et le fit exécuter en 1687. Ceci donnera une idée de ce qui pouvait sortir de son officine : lors du premier procès, il fut convaincu d'avoir été trouvé saisi de grand nombre de cachets & sceaux publiques & particuliers, tels que des rois d'Espagne, d'Angleterre, du duc de Saxe, des villes de Londres, Bruxelles, Liège, Tournay, Lille et autres, repris dans le procès.

L'on sait que le fameux faussaire s'est intéressé à la famille des Plancques et lui a consacré une magnifique généalogie de sept pages, appuyées par seize pages de reproductions de prétendues chartes ornées de sceaux magnifiquement dessinés. Ce travail, exécuté entre 1669 et 1673, porte comme titre: Mémoire sur quelques branches cadettes sorties de la Maison de Béthune, mise en ordre généalogique. C'est exactement à cette époque que les des Plancques commencent à reprendre le nom de Béthune. On pourrait rétorquer que c'est bien antérieur, à preuve l'épitaphe de Jean des Plancques, mort en 1636, où il est nommé Jean de Bethune, dict Desplancques. Preuve insuffisante: nécessairement postérieur au décès du de cujus, une épitaphe peut très bien avoir été façonnée longtemps après celui-ci, voire même n'être faite que pour les besoins d'une démonstration. Au surplus, l'examen des registres paroissiaux de la ville de Béthune n'accole jamais le nom de Béthune à celui de des Plancques.

L. Bollengier 3* suppose que ces Desplancques, notamment Jean († 1636), n'avaient ajouté le nom de Béthune que pour se distinguer des innombrables homonymes de la région. II établit encore que son petit-fils, Charles-Jacques-François, avait fait vidimer en 1670-1671 les titres fournis par Jean de Launay, par le Conseil d'Artois qui avait la réputation de ne pas y regarder de trop près , et qu'enfin, par une sentence du 18 mai 1720, l'élection d'Artois avait reconnu son fils Eugène-François comme issu de l'illustre famille de Béthune. Tout reposait donc sur les manigances de Jean de Launay, et Albert Bollengier avait donc sûrement raison de dire que toutes les généalogies qui furent publiées pour appuyer et légitimer les (...) prétentions (de la famille de Béthune Hesdigneul)4* ne font que reproduire, sans le citer, le travail du faussaire Jean de Launay.

Assez curieusement, les «grands» Béthune alors existants semblent ne s'être nullement gendarmés contre ces prétentions, reconnaissant à l'occasion les branches d'Hesdigneul et de Saint-Venant comme de leur estoc 5*. C'est ainsi que le loup Desplancques, conclut L. Bollengier, visiblement exaspéré par les critiques sur le travail de son père, sous le pelage d'une brebis s'introduisit, pour son plus grand bien, dans la Bergerie Béthune.

La famille des Plancques était-elle de bonne foi? A en juger de la lettre que le marquis d'Hesdigneul écrivait à Chérin en 1778, on pourrait le penser. Il est affolé par les révélations qui lui sont faites, il en a même perdu le sommeil et il demande au généalogiste de garder le secret le plus profond sur ce qu'il vient de lui révéler. Cependant, il est assez curieux de constater que, peu après cette lettre, en 1783, l'abbé Douay publiait son Histoire généalogique des branches de la maison de Béthune... connues sous le nom de Desplanques. Tout aussi curieux est, qu'assuré par son éloignement du silence de ce Chérin qui lui avait botté le derrière à Paris, le marquis d'Hesdigneul ait demandé et obtenu d'un souverain qui ne regardait pas de trop près les prétentions des familles, le titre de prince, justifié en grande partie, si pas exclusivement, par l'extraction de l'illustre maison de Béthune. Enfin, que conclure du fait que le travail de l'abbé Douay, mort en 1791, ait été continué par le comte Félix de Béthune, sans avoir pu, à ma connaissance, apporter la moindre preuve supplémentaire de la très controversée ascendance Béthune. Bonne foi, peut-être, parce que ces braves gens n'avaient aucune notion de l'art de la critique historique, de la diplomatique et de toutes les connaissances nécessaires à l'établissement de la vérité, mais il faut bien constater que la vanité l'emporte presque toujours sur la probité intellectuelle. Tout cela fait que nous pouvons conclure, comme A. Bollengier: Après une telle énumération de documents et de sceaux fabriqués ou truqués, s'échelonnant du douzième au seizième siècles, la figure du faussaire Jean de Launay se présente irrésistiblement à l'esprit.

Les «subjectifs» et les «dubitatifs» utilisés en 1845 par F.-V. Goethals, généralement plutôt enclin à la flatterie pour les familles qu'il a traitées, montrent qu'il ne croyait pas trop à l'ascendance Béthune des Desplancques, tout comme les prudentes Europtäische Stammtafeln et le Genealogisches Handbuch des Adels, Fürstliche Häuser, t. XI, 1980, qui n'admettent la filiation qu'à partir de Michel Desplancques qui vivait au XVI° siècle. Goethals ajoute, dans le style fleuri de l'époque: Pendant de longues années, la famille des Plancques préféra la vie paisible, modeste, ingénue de la campagne aux plaisirs de la cour ou d'une ville populeuse. Mêmes restrictions mentales chez Chaix-d'Est-Ange, dans son Dictionnaire, qui écrit: Le nom de Desplancques est très répandu en Artois et dans la réalité, rien ne prouve que la famille Desplanques, dont descendent les princes de Béthune-Hesdigneul et les comtes de Béthune-Sully d'aujourd'hui, ait appartenu avant la fin du XVI° siècle à la noblesse de sa région. Autant dire franchement que nos Desplancques sont de Béthune et pas des Béthune, vraisemblablement de modestes gentilshommes montés en graine, comme c'est presque toujours le cas, par des charges et des alliances de plus en plus relevées, et parvenus à la dignité princière à la suite d'une supercherie généalogique dont ils ne sont sans doute pas les auteurs mais plutôt, comme tant d'autres, les victimes, peut-être consentantes mais toujours égarées par une ignorance et une vanité, compréhensibles sans doute, parce que le rêve et l'illusion sont infiniment plus séduisants qu'une simple vérité mathématique. La grande et la petite histoire le démontrent tous les jours.
Extrait de Princes en Belgique - Bethune-Hesdigneul, par le comte Baudouin d'Ursel

Références:

1* Bemard Chérin (1718-1785), anobli en 1774, était généalogiste des ordres du Roi et réputé pour sa sévérité et sa probité. Son fils Louis se rallia à la Révolution et entreprit une carrière militaire qui le mena au grade de général de division.

2* Elle est publiée dans la plaquette de L. Bollengier, pp. 14-15. En voici les premiers mots: J'ai été abasourdi. Monsieur, de ce que vous m'avez dit l'autre jour quand j'ai eu l'honneur de vous voir dans votre cabinet, et je m'y attendais si peu, que je n'ai su que vous répondre, depuis ce moment je suis dans un état affreux et je n'en ai pas fermé I'oeil... Elle se termine: Voilà. Monsieur, mes observations, j'attendrai le 15 d'Aoust avec impatience, mon adresse sera alors à Tournay en Flandre. J'espère que vous voudrez bien m'y donner de vos nouvelles. J'ose attendre de vous et de la délicatesse de vos sentiments, un secret éternel sur vos doutes actuels et tout espère d'un plus mûr examen de votre part pour la suite. J'en aurai une vive et éternelle reconnaissance et j'ai l'honneur d'être, Monsieur, votre très humble et obéissant serviteur. Le M" de B... H. Excusez si je ne signe pas mon nom tout entier, c'est de crainte que cette lettre s'égare.

3* L. Bollengier, p. 21. Un Jean Desplancques, habitant en Hainaut, qui pourrait être notre Jean mort en 1636 mais cela reste à prouver, fut anobli en 1606. Il reçut des armes qui, assez curieusement, sont très proches de celles de Béthune: d'argent d' une fasce de gueules chargée d'un croissant du champ, à la bordure engrêlée de gueules. Un Roger Desplancques, lieutenant du sieur de Noyelles, gouverneur de Bapaume, fut également anobli par lettres patentes du 9 mars 1607 et reçut les mêmes armes que Jean Desplancques anobli en 1606.

4* On en cite quelques-uns: Abbé Douai. Histoire généalogique des branches de la maison de Béthune existantes en Flandre et en Artois, Paris, 1783, 269 pp.; Amédée Boudin, Notice sur la maison de Béthune Hesdigneul, des anciens comtes souverains de Flandre et d'Artois, dans Archives de la France contemporaine, 1844; et enfin Tesseron, Notice sur la maison de Béthune Hesdigneul des anciens comtes souverains de Flandre et d'Artois, 1845

5* L. Bollengier, pp. 12 ci 13. Le 13 février 1777, le duc de Béthune-Sully délivrait au marquis d'Hesdigneul une attestation que les branches des marquis de Béthune-Hesdigneul et des comtes de Béthune de Saint-Venant étaient véritablement puinées de la maison de Béthune et, en 1808, Joseph de Béthune Pénin, de la branche de Saint-Venant, fut reconnu héritier du dernier duc de Sully, par acte passé devant M" Serize et Hua, notaires à Paris, à condition de relever le nom de Sully. Le 16 octobre 1816, par ordonnance de Louis XVIII, ses fils Maximilien et Charles-François furent autorisés à substituer le nom de Sully à celui de Pénin.

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Barre chronologique Joseph Maximilien Guislain de Bethune Hesdigneul

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Ancêtres (et descendants) de Joseph Maximilien Guislain de Bethune Hesdigneul


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Événements historiques

  • La température le 29 mars 1748 était d'environ -0 °C. Le vent venait principalement de l'/du est-quart-nord-est. Caractérisation du temps: geheel betrokken. Source: KNMI
  • En l'an 1748: Source: Wikipedia
    • 27 septembre » une ordonnance du roi Louis XV abolit l'institution des galères.
    • 12 octobre » bataille de La Havane pendant la guerre de l’oreille de Jenkins.
    • 18 octobre » traité d'Aix-la-Chapelle (fin de la guerre de Succession d'Autriche).
  • La température le 5 avril 1789 était d'environ 3,0 °C. Le vent venait principalement de l'/du nord-ouest. Caractérisation du temps: omtrent helder. Source: KNMI
  • En l'an 1789: Source: Wikipedia
    • 4 mars » première session du Congrès américain, qui déclare l'entrée en vigueur de la Constitution des États-Unis.
    • 20 avril » élections des députés d'Artois aux États généraux à Arras, dont Maximilien Robespierre.
    • 30 avril » cérémonie d'investiture, à New York, du premier président des États-Unis, George Washington.
    • 17 juin » en France, les États généraux se transforment en Assemblée constituante.
    • 27 juillet » les ouvriers de Montmartre se répandent armés dans la plaine de Saint-Denis, détruisant les blés.
    • 31 juillet » les Austro-Russes, de Frédéric Josias de Saxe-Cobourg-Saalfeld et d'Alexandre Souvorov, infligent une lourde défaite aux Turcs du grand vizir, Koca Youssouf Pacha, à Focşani (Roumanie actuelle).


Même jour de naissance/décès

Source: Wikipedia

Source: Wikipedia

  • 1697 » Charles XI, roi de Suède (° 24 novembre 1655).
  • 1717 » Jean Jouvenet, peintre français (° 1647).
  • 1735 » William Derham, écrivain et homme politique britannique (° 26 novembre 1657).
  • 1765 » Edward Young, poète britannique (° 3 juillet 1683).
  • 1794 » Hérault de Séchelles, homme politique français (° 15 novembre 1759).
  • 1871 » Paolo Savi, géologue et ornithologue italien (° 11 juillet 1798).

Sur le nom de famille De Bethune Hesdigneul


Lors de la copie des données de cet arbre généalogique, veuillez inclure une référence à l'origine:
Henri Frebault, "Noblesse Européenne - European Nobility", base de données, Généalogie Online (https://www.genealogieonline.nl/noblesse-europeenne/I93707.php : consultée 21 juin 2024), "Joseph Maximilien Guislain de Bethune Hesdigneul (1705-1789)".