Il est marié avec Pauline Adelaide BREDART.Source 2
Ils se sont mariés le 8 juillet 1816 à Roubaix, 59, Fra, il avait 22 ans.
Enfant(s):
{source : Personnel
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fabricant filateur de coton
decrit comme " debonnaire, le plus doux des mais, un pe u musard, grandamateur de fleurs "
Date de naissance 21 Avril 1794:. - Et le caractere de cett e epoque troubleeprendra toute sa signification lorsqu'o n se rappellera que la maman mit sonenfant au monde pendan t que son mari etait emprisonne a Lille comme " suspect ". Des la naissance l'enfant fut emmene a Mouscron a
la ferm e Hollebecq (2) oul'oncle Chretien Motte, refugie dans l a " clandestinite " vint le baptiser encachette au
peril d e sa vie.
Jusque dans sa vieillesse, Jean ~ Baptiste Motte, devenu Mo tte ~ Bredart, nemanquait pas chaque annee, le jour de l a Fete ~ Dieu, de commemorer cesouvenir. Il allait en fami lle, accompagne de quelques ~ uns de ses petits ~enfants , assister a la grand' messe a Mouscron, puis, la messe ent endue, on serendait a la ferme dans un grand chariot ou de s bottes de paille servaient desieges, Et cette excursio n se terminait comme il se doit, par un dinerplantureux, o ffert par les descendants du fermier Hollebecq (M, Motte apportant le vin) .
La jeunesse de Jean ~ Baptiste se passa a Tourcoing ou il f it ses etudes chezles Peres Recollets. C'etait un garcon g ai sans etre turbulent,
taquin sansaucune trace de mechanc ete, et dispose a voir
le beau cote des choses - oupluto t peu dispose a en voir le mauvais, -
Il s'etait a bon marc he acquis lareputation d'aimer les voyages (1) et 1. incon nu. Mais il s'etait fait voyageura lire, les voyages, comm e
certains, de nos jours, sont sportifs a lire descompte s rendus de matches. Un jour (il avait 10 ans) qu'il avai t lu la vie desanciens Cenobites, il resolut avec un de se s petits amis
de se faire ermite.Ils partirent le jour mem e pour le bois de Mouscron, aujourd'hui disparu, quise tro uvait entre la Marliere et la Butte du
Moulin, Ils y passer ent une bienmauvaise nuit et en firent passer une
plus mau vaise encore a leurs parents.Retrouves le lendemain transi s et mourant de faim, ils n'echapperent pas a unecuisant e et salutaire correction, Peut ~ etre cette reaction impre vue fut ~elle ce qui enleva
a notre aieul le gout de l'ave nture.
A l'age de 18 ans, il fut envoye en stage par ses parents c hez leurcorrespondant d ' Amiens, qui etait en meme temp s leur oblige, Une commanditeliberalement consentie et un e large 'indemnite de pension permettait auxparents d'espe rer une utile initiation au commerce. En fait de commerce i letait charge de balayer le magasin, de le remettre en ord re
en fin de journee,et d'assurer la corvee ci 'eau (a all er prendre a la Somme) .Il etait aussicharge du gardiennag e de la maison d'habitation en cas d'absence des patrons.
A la deception qu'il ne put s'empecher d'exprimer, sa mer e ne sembla pas reagirdans le sens voulu :
" J'ai recu avec plaisir votre lettre et je vois avec la pl us grande "satisfaction que vous ne frequentez aucune comp agnie, et que " vous etestranquille chez votre hote. Je vo us engage a etre " toujours de meme
et j'auraisoin de vou s recommander 'a la " Vierge de la Marliere... "
Le mariag e et ledepart de son frere Jean ~ Francois, en 1814:, lu i permit de terminer sonapprentissage industriel
dans l'en treprise paternelle. Mais bientot lesevenements s'orienter ent pour lui dans un sens nouveau, Des rapports de vieille date avaient contribue a rapprocher deux familles destine s a s'estimer.Quelque vingt
ans plus tot, en 1793, Mott e ~ Clarisse s'etait rencontre, encaptivite, avec un autr e notable de. Roubaix celui - la, et emprisonne a laCitade lle de Lille pour la meme raison que lui. C. etait Bredar t ~ Desaint.Les relations d affai res preexistantes s'etai ent muees en liens d'amitie. Cequi etait vrai pour les par ents le devint pour les enfants. Certainescorrespondance s d'affaires (1) echangees entre J. B. Motte et
Mademoisell ePauline Bredart, agissant semble~t~il, comme secretaire d
e son pere, nelaissent pas prejuger un changement de leur s relations.
Un patient etclairvoyant intermediaire, l'abb e Georges Bredart, oncle
et parrain de Pauline,opera le ra pprochement; et les fiancailles eurent lieu, comme on l'a v u dansla correspondance Motte ~ Clarisse, au' debut de 181 6. - De Madame Motte ~Clarisse a Philippe (24~7~ 1816) :
" ... Toute la noce s'est tres bien passe dans la joie gene rale, et " notreJean ~ Baptiste et notre Pauline sont bie n contents, J'ai " la certitude qu'ils'accoutumera a Rouba ix; mais voila pres " de huit jours que je ne l'ai pas vu( 2). Tout ce que je peux " dire, c'est que je crois qu'il n e s'est jamais faitde mariage " ou les familles soient s i contentes ".
C'est qu'en effet la jeune Pauline Bredart (1795 ~ 1871) s e presentait
aux yeuxde Monsieur et Madame Motte ~ Clariss e, qui la connaissaient de longue date,comme une jeune fil le pleine de promesses et ou l'on pouvait pressentir la femme superieure qu.elle deviendrait.
Quatrieme et derniere fille (3) de Monsieur et Madame Breda rt ~ Desaint, elles'etait distinguee dans ses classes pa r sa grande intelligence et son ardeur autravail. Gaie e t enjouee elle termina ses
etudes au pensionnat d'Esquermes ,dirige alors par trois reli~ gieuses Bernardines seculari sees (comme c'auraitete le cas cent ans plus tard)
; asse z independante elle eut quelque merite ase plier a cette d iscipline, d'ailleurs tres maternelle. Pauline rentree de pension se mit au
travail chez ses parents pour apprendre l a fabrication et lecommerce,
ainsi que le devait toute fil le ou femme d'industriels au debut dusiecle dernier. M. Br edart ~ Desaint avait a cette epoque son habitation et sam aison de commerce a l'entree de la rue Saint ~ Georges (NA . 5 ~
7 et 9 de larue General ~ Sarrail actuelle) et ses a teliers dans le fond de la propriete,avec sortie directe s ur la rue Neuve (a l'emplacement d'un garage actuel) .
La jeune fille s'institua la secretaire de son pere et devi nt en quelque sortele " fonde de pouvoirs " de l'affaire.
Des son mariage (4) le jeune menage vint se fixer dans un e maison attenant audomicile de Monsieur et Madame Bredar t ~ Desaint, dans l'affaire de qui Jean ~Baptiste fut admi s a faire un stage aux cotes (et peut ~ etre aux ordres) d esa femme (5) .
La firme Bredart ~ Desaint cessa, peu de temps apres, de fi gu~ rer auxregistres de la fabrique roubaisienne, et tou t permet de croire que le
gendreen fut le successeur du fa it, puisqu'en 1820 le nom de Motte ~ Bredart figuredans l a liste des patentes de Roubaix, et que celui de Bredar t ~ Desaint n'yest plus mentionne.
C'est rue Saint ~ Georges que naquirent les cinq enfants d e ce foyer, de 1817 a1827; et c'est vers 1830 que l'existe nce de Monsieur et Madame Motte ~ Bredart,recut une nouvel le orientation. Ils acheterent en effet une importante propriete sise a l'extremite de la rue Neuve - c'est
~ a ~ dire , hors des limitesde l'agglomeration a cette epoque. ( C'e st l'actuelle rue Marechal ~ Foch) .
Cette decision marquait un tournant dans l'evolution de c e menage reste tresuni, mais ou deux temperaments tres dif ferents avaient a s'exprimer.
D'une taille plutot au ~ dessus de la moyenne, Jean ~ Bapti ste Motte ~
Bredart,comme le montrent les portraits que no us avons de lui, se presentait sous desdehors affables e t bienveillants: un visage regulier au teint clair, au larg efront couronne de cheveux ondules, - le visage grave temp ere par la bonte duregard un peu voile; au moral, prevenan t, sensible, idealiste, un peu poete,plus dispose a compos er qu'a s'imposer, modere dans ses desirs comme dans sespr ojets; au surplus ami de la nature et grand amateur de jard ins.
Elle, plus petite, du type brun, au regard vif et droit, di recte, decidee,realiste, entreprenante, formait avec lui u n parfait contraste et l'equilibredu menage se trouvait ai nsi harmonieusement retabli.
La decision prise en commUn fournissait au mari les perspec tives d'une
maisondefinitive assortie d'un grand jardin. L a contre ~ partie pour la femme etaitla possibilite de s e conserver et de controler dans le fond du jardin ( rue d el'Union, actuellement rue de la Poste) un instrument de t ravail: une filaturede coton d'importance moyenne pour I.e poque, de 2.700 broches (I) .
De fait, dans le premier tiers du siecle dernier, les varia tions de la
demandene permettaient pas de deceler avec cer titude quelle serait la
place respectivede la laine et d u coton dans les besoins
de la fabrique de Roubaix.
C'est ainsi que nous voyons Motte ~ Bredart laisser en chom age vers 1830 lapetite filature de laine dont il avait l a charge, rue du Contour (rue du Vieil~ Abreuvoir) . - C'e st probablement la filature Bredart qui passera ensuite entre les mains de Delfosse ~ Motte --;et la remettre en activ ite en 1833 (2) .
En 1836, cependant, la decision sera prise d 'arreter la fa brication destissus.
Il y a bien, sans doute, le probleme du placement des enfan ts ;
mais dans le partage des responsabilites, le mari n 'hesit e pas a laisser lesmains libres a sa femme sur le terrai n ou il la sent superieure
: celui de laconduite des affai res. - Nous la verrons dans un autre chapitre qui traite d ela generation suivante, presider a la carriere Industriel le de ses fils. - Pourlui, il se refugiera dans une zone d 'activite plus conforme a ses dispositionsintimes. Et on l e voit partager
son temps entre deux passions: l'amour de sjardins et le service de l'interet general.
Si l'on constate que, soit comme notable, soit comme consei ller titularise oucomme adjoint, il a siege au Conseil Mun icipal de 1826 a 1860 (1) qu'il fitpartie de la Commissio n des Hospices et du Bureau de Bienfaisance et qu'il futju squ'a sa mort, membre, puis President du Conseil
de Fabriqu e de la ParoisseSaint - Martin, on est pret a lui pardonne r son effacement sur le plan desinterets materiels. IIl le s avait, en s'en rapportant a sa femme, confies enbonnes m ains.
Et c'est d'autre part a raison que la Croix de la Legion d' Honneur (en
1853,des mains de l'Empereur Napoleon III ) , a une epoque ou cette distinction ne seprodiguait pas , vint sanctionner l'efficacite de l'action civique de Mott e ~Bredart, " homme du bien public ".
Un terrain restait, ou la collaboration de ces deux epoux s i differents etaitpermise: celui de l'education des enfant s. Mais la encore, chacun d'euxintervenait a sa maniere; l ui, par l'affection vers la formation spirituelle(2) , ell e d'une maniere plus rigide et par des recommandations d'or drepratique.
Souvent ce double aspect se retrouve dans des lettres ecrit es en commun etadressees au fils en tournee d'affaire: " V oyez les clients, ne perdez pas uneminute " dit la mere ; " Conduisez ~ vous en bon fils ", ecrit le pere.
On ne saurait resister au desir de citer quelques cas de ce tte formation virilemise en application par Madame Mott e - Bredart,
C'est, par exemple, l'histoire de son fils aine " Motte " ( elle ne l'appellepas autrement) qui a ete mis en pensio n a Saint- Omer,
Il trouve que les visites de ses parents sont bien rares, e t, dans une
lettre asa famille, il se dit souffrant, Sa me re arrive, et le trouve
en fort bon etat." Eh bien ? " dit -elle. - " J'ai cru que j'etais malade "", - " Vous avez tr optot cru " - replique-t-elle - et elle s'en va, Une autr e fois, c'est sa filleainee Adele - la future Madame Dazi n
- Motte - qui est en pension chez lesDames Bernardine s d 'Esquermes, La premiere annee se passe, une bien longu eannee de dix - huit mois, sans un seul retour a la maiso n - pas meme pour lesgrandes vacances. - La jeune fille n' y tient plus. " Mere ", ecrit ~ elle, " sije ne reviens pa s pour les vacances, je sens que je vais mourir ", La mer erepond
sur le meme ton, " Ma chere fille, s'il plait a Di eu de vous de vousappeler a Lui, vous ne pouvez mieux vou s y preparer qu'aupres des excellentesReligieuses a qui no us avons confie le soin de votre formation",
"
Souvent les lettres sont ecrites en commun, ou le pere pa r quelques motsaffectueux ou des allusions plaisantes vien t temperer la rigueur du regimematernel.
En 1839, a une de leurs filles en pension, le pere est char ge de donner desnouvelles de toute la maisonnee; il agreme nte sa lettre d'un portrait ~ chargede lui - meme avec s a griffe " J. B. Motte fecit ", Apres, lui et sur le meme papier, sa femme traite les choses essentielles :
" ... Je suis etonnee que vous ne nous donniez aucune nouve lle " des places quevous avez obtenues, en Geographie, Sty le, etc...
" Je desire les connaitre..." 11 ne semble pas, au juge d e ce que sont
devenusles enfants de Motte- Bredart - nou s le verrons ailleurs - qu'ils se soient maltrouves de cet te action combinee.
Apres le mariage de leurs enfants - de 1837 a 1846 - l'anim ation et la
gaite deleur foyer ne se dementirent pas. Leur s menages etaient venus
l'un apresl'autre occuper l'une o u l'autre des maisons voisines de la
leur, et le jardinqu i avait servi aux ebats d'une generation connut ceux de l a suivante.
Motte- Bredart mourut le 13 Mars 1864 -- a 70 ans - entour e de l'affection dessiens et salue des regrets d'une vill e adoptive qu'il avait bien servie. Safemme lui survecut s ept ans.
Les notes de Clement Dazin ~ Eloy, l'aine de ses petits ~ f ils, permettent decompleter le portrait de Madame Motte- B redart :
Mme Motte ~ Bredart, dit~il, avait eleve ses enfants avec u ne surete dejugement et une fermete qu'ils trouverent parf ois severe, et dans des
principesd'economie qu'elle tenai t de famille, " L'economie ", disait
~ elle, " est lepremi er benefice ", Elle n'attachait aucune im~ portance a la to ilette. quis'etait pour elle arretee a la mode de 1830, Tr es attachee a l'Eglise et a sesministres, elle etait neanm oins tres large dans sa maniere de voir. Tres fideledans s es pratiques religieuses, elle ne versait dans aucune devot ionparticuliere. Sensible aux miseres des autres, elle sup portait les siennes avecresignation.
Sa conversation etait pleine d'entrain, et sa bonne humeu r inalterable.
Laborieuse, ferme sans raideur, charitable avec intelligenc e, active,reflechie, elle avait ete toute sa vie la femm e forte des Livres Saints.
Quelques annees avant sa mort sa vue s'affaiblit par suit e de quelquesmanifestations de congestion. Craignant la ce cite plus que la mort, elle sesoigna energiquement. Les re medes, depassant la mesure, determinerent uneperitonite qu i l'emporta en quelques jours.
Elle mourut le 3 Fevrier 1871, Elle avait 76 ans.
C'est elle incontestablement qui imprima chez ses enfants e t petits - enfantsla formation industrielle et l'esprit d' entreprise qui continue
a mouvoir lesdescendants de ceu x ~ ci; mais quelques ~ uns d'entre eux n'ont pas repudie pour autant la " petite fleur bleue " cultivee par l'aieul M otte ~ Bredart dansun petit coin de son jardin secret...
Jean Baptiste MOTTE | ||||||||||||||||||||||||||||||||||||||
1816 | ||||||||||||||||||||||||||||||||||||||
Pauline Adelaide BREDART |