Après Jean-Baptiste Le Carpentier, T.I, p.360.
Baudouin de Canteleu est qualifié Sénéchal de Béthune en une charte qui se void dans l'Abbaye du Verger l'an 1206.
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LES BAILLIS, GOUVERNEURS ET GRANDS-BAILLIS DE BÉTHUNE (1210-1789)
BÉTHUNE, comme les principales villes de l'Artois, a eu, depuis le commencement du XIIIe siècle jusqu'à la Révolution, de hauts officiers, qui, sous les noms de baillis, de gouverneurs, de grands-baillis, concouraient à l'administration du territoire, à sa défense, à la reddition de la justice et à la gestion financière. Nous chercherons, dans cette notice, à déterminer quelles ont été, de ces diverses attributions, celles dévolues suivant les époques à chacun de ces personnages dont nous donnerons la liste, en y ajoutant celle des lieutenants généraux de la gouvernance, dont les fonctions étaient si intimement liées à celles des baillis.
La justice, dans tous les fiefs importants, fut, à l'origine, rendue par le seigneur, comme attribut de ses droits de souveraineté. Mais comme à une époque de guerres presque continuelles il ne lui était pas possible de remplir par luimême cette partie importante de ses devoirs, il s'en déchargea sur celui de ses officiers, qui par ses fonctions avait le plus sa confiance, sur son bailli ou sénéchal.
Dès le commencement du XIIIe siècle (1) nous voyons des
(1) « Les baillis eurent en mains l'autorité administrative supérieure dans toutes les villes du Nord de la France, dès la fin du XIIe siècle », dit M. Deschamps de Pas (Hist. Sigillaire de la ville de Saint-Omer, p. 19). Cf. sur l'origine des baillis : MAXIME DE GERMINY, les Baillis de l'Artois, p. 3 (thèse de l'Ecole des Chartes, 1896).
baillis, servientes, bajuli, baillivi, baillius, baillieus, établis dans le nord de la France. Représentants du seigneur (1), ils sont chargés de l'administration générale du territoire de la seigneurie, d'y rendre la justice, d'y lever l'impôt et d'y exiger le service d'ost, le service militaire.
Les premiers dont nous trouvons mention à Béthune sont Baudouin de Canteleu, qualifié sénéchal de Guillaume de Béthune, dans un acte de 1210 (2),
et Jean d'Allouagne, bailli en 1214 (3). A partir de cette époque leur série, bien qu'il ne nous soit pas possible de la donner complète, est ininterrompue, jusqu'à leur transformation en baillis gouverneurs, vers le milieu du XIVe siècle.
Ces baillis de Béthune, comme les autres baillis de l'Artois, quoique amovibles et révocables au gré du seigneur, avoué de Béthune ou comte d'Artois, étaient des personnages fort importants dans leurs quadruples fonctions militaires, administratives, judiciaires et financières (4) et leur pouvoir s'étendait non seulement sur la ville et ses faubourgs, mais encore sur ses appendanches : Chocques, la Buissière, Bruay, Noeux, Verquin, Verquigneul, Vieille-Chapelle, Hagronsart, Loisne, Sévelingues, les Wastines, les Lobes, Auchel, Hersin, Sailly-la-Bourse, Gosnay, le Locon, et dans toute la baillie. Souvent, de plus, le même titulaire réunissait le bailliage de Beuvry ou la prévôté de Bruay à la baillie de Béthune.
1° Fonctions militaires. — En général les baillis de Béthune appartiennent à la noblesse, et, à ce titre, ils doivent le service d'ost, mais sans paraître avoir jamais eu un commandement effectif sur les hommes du seigneur qu'ils convoquent
(1) « Et fu li arés fait par le bailliu, qui est au lieu monseigneur de Nevers ». (ARCH. DÉPART. Trésor des chartes d'Artois, A. 905).
(2) ARCHIVES NATIONALES, K. 27, n° 30. — DUCHESNE, Hist. généal. de la Maison de Béthune, Preuves, p. 86.
Baudouin de Canteleu | ||||||||||||||||||
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