Er ist verheiratet mit Berthe de HOLLANDE.
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Philippe est sans doute le premier prince en Europe occidentale à recevoir ce prénom (c'est la première fois qu'un prénom non germanique est porté par un roi de France) qui allait se perpétuer jusqu’à nos jours. Il le doit probablement à « l'ascendance byzantine2 » de sa mère, Anne de Kiev. Ce choix de prénom évoque un « rêve impérial3 » qui se poursuit à la génération suivante : Philippe donne à son héritier le nom de Louis, référence à Clovis et à Louis le Pieux2. À cette époque, cependant, ce rêve de puissance est bien loin d'être concrétisé.
Couronnement
Henri Ier, père de Philippe et roi des Francs, sentant ses forces s'affaiblir, décide de faire sacrer son fils de son vivant comme le voulait la coutume de l'époque et donc d'en faire un Roi associé comme l'avaient fait Hugues Capet et Robert II envers leur héritier présomptif. Les grands seigneurs du royaume, l'assemblée des grands ainsi que le prélat envoyé par le pape Nicolas II, Hugues de Besançon, approuvent pleinement ce « passage de témoin » et Philippe est couronné à Reims le 23 mai 1059 du vivant de son père4.
Philippe Ier ne règne seul qu'à partir de 1066, car son oncle, le comte de Flandre Baudouin V, assisté de l’archevêque de Reims Gervais de Belleme ainsi que, dans un premier temps, d’Anne de Kiev, exerce la régence de la mort d’Henri Ier, en 1060, jusqu’à 1067. Il sera couronné plusieurs fois dans son règne, par exemple le 25 décembre 1071, par l’évêque Élinand, en la cathédrale Notre-Dame de Laon5,6, comme le voulait la coutume de son temps.
Règne
Sous son règne se dessinent les grandes lignes de la politique des souverains capétiens du xiie siècle : assurer une base réelle à la puissance royale en consolidant le domaine, et abaisser ou contenir les trop puissants vassaux, chose que son père avait échoué à appliquer, provoquant une forte diminution du prestige et du pouvoir royal.
Agrandissement du domaine royal
Denier de 3e type sous Philippe Ier.
Pour agrandir le domaine royal, il s’empare d’une partie du Vermandois, du Gâtinais (1069), du Vexin français (1077). En 1101, il rachète pour une forte somme (60 000 sols d’or) la vicomté de Bourges et la seigneurie de Dun-le-Roi à Eudes Arpin7, un chevalier qui part à la croisade. Il développe l’administration royale et, pour assurer des revenus à la couronne, dispose des biens de l’Église et vend les charges ecclésiastiques, ce qui lui attire les foudres des réformateurs grégoriens.
En 1071, il soutient Richilde de Hainaut, veuve du comte Baudouin VI de Flandre, et ses fils Arnoul III et Baudouin II contre leur beau-frère et oncle, Robert le Frison. Philippe est défait à la bataille de Cassel en février mais parvient à prendre Saint-Omer en mars. Arnoul III étant mort au cours de la bataille, il conclut la paix avec Robert qu'il reconnaît comme comte de Flandre et dont il épouse la belle-fille, Berthe.
Lutte contre le duc de Normandie
Philippe Ier paraphe un acte.
Gravure extraite du Nouveau traité de diplomatique de René Prosper Tassin, xviiie siècle.
Mais pendant la plus grande partie de son règne, Philippe Ier lutte pour réduire la puissance de son vassal le plus redoutable, Guillaume le Conquérant, duc de Normandie devenu roi d’Angleterre en 1066. Philippe trouve l’appui de Foulques IV le Réchin, comte d’Anjou, et de Robert le Frison, comte de Flandre, qui se sentent aussi menacés par ce trop puissant voisin. Afin de consolider son alliance avec la Flandre, il épouse Berthe de Hollande (v. 1055 – † 1094), fille de Florent Ier, comte de Hollande, et de Gertrude de Saxe.
En 1076, Philippe inflige une grave défaite à Guillaume près de Dol-de-Bretagne. L’année suivante, fort de sa victoire, Philippe Ier s’empare du Vexin français, possession de Simon de Vexin (fils de Raoul de Crépy, beau-père de Philippe Iernote 1), qui se fait moine, avec les châtellenies de Mantes et de Pontoise. Guillaume le Conquérant renonce à la Bretagne et fait la paix avec Philippe Ier. Ce dernier reste toutefois inquiet de la menace anglo-normande. Selon une politique qui sera reprise par ses successeurs, il va s’efforcer de développer les dissensions à l’intérieur de la famille du Conquérant.
En 1078, il prend parti pour Robert Courteheuse ou Courtecuisse, le fils aîné de Guillaume, qui s'est révolté contre son père. Après avoir confié la garde du château de Gerberoy, à côté de Beauvais, à Robert, il semble que Philippe Ier se soit retourné contre ce dernier. On le retrouve en 1079, en train d'assiéger le château en compagnie de Guillaume qui est blessé au cours du siège. Peu après, Robert Courteheuse obtient le gouvernement de la Normandie. Le roi capétien reçoit en récompense la ville de Gisors située sur la rive droite de l’Epte.
Denier de 2e type sous Philippe Ier.
Échec contre les vassaux rebelles
En février 1079, alors que le roi hiverne à Étampes, éclate une rébellion de ses vassaux directs, menée par Hugues Blavons, seigneur du Puiset8. Au printemps l’armée royale est écrasée près du Puiset9. L'autorité royale sort durablement affaiblie par cette perte de prestige.
Dans les années qui suivent la mort de Guillaume le Conquérant (1087), Philippe aide Robert Courteheuse qui essaie de récupérer le trône d’Angleterre dont son frère, Guillaume II le Roux, a hérité. Ce dernier tente, en représailles, de lui prendre le Vexin dans les années 1097–1099, mais échoue au cours de trois campagnes successives.
Frappé d'anathèmes
Au printemps 1092, Philippe s’entiche de Bertrade de Montfort († 1117), l’épouse de Foulques IV le Réchin. Il répudie alors Berthe de Hollande et se remarie avec Bertrade de Montfort le 27 mai 1092. Le 16 octobre 1094, le concile d’Autun où sont réunis trente-deux évêques prononce l’excommunication du roi. Le couple royal vécut ainsi pendant 10 ans jusqu'en 1104 sous le coup des anathèmes de l'Église. Philippe et Bertrade se soumettent lors du concile de Paris en 1104 mais malgré leur serment ils poursuivent leur vie commune10. Son excommunication s'accompagne, selon Guibert, d'une perte du don du toucher des écrouelles11.
Venu en France pour répandre la réforme grégorienne et excommunier le roi à nouveau, le pape Urbain II prêche la première croisade au concile de Clermont le 27 novembre 1095. Frappé d’anathème, le roi ne participe pas à la croisade dont Hugues de Vermandois, son frère, est l’un des principaux acteurs, avec Raimond IV de Toulouse et surtout Godefroy de Bouillon.
Réconciliation avec la papauté
Philippe laisse le soin des opérations militaires dans le Vexin à son fils Louis VI12 qu’il a associé à la couronne en 1098.
Après une controverse au sujet du dépositaire de l’évêché de Beauvais, entre 1100 et 1104, Philippe se réconcilie avec la papauté et est absous en 1104. En 1107, le pape Pascal II se rend en France où il rencontre Philippe et le futur Louis VI à Saint-Denis. L’alliance entre le royaume de France et la papauté contre l’Empire est alors définitivement scellée pour un siècle.
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